FREUD confidentiel

Ce livre est le fruit d’une complicité entre un artiste baroque génial et sa compagne psy, tous deux passionnés par les écrits freudiens. Le beau film de David Teboul en 2019, Freud, un juif sans Dieu, a donné l’impulsion à ce projet. Très émus par la découverte d’un Sigmund Freud passionné, émotif et déchiré par des drames intimes, ils se sont lancés dans la lecture de sa vaste correspondance et y ont découvert des perles, des inspirations et une immense sensibilité.

À ses amis, Freud confiait ses pensées les plus intimes, ses doutes profonds de chercheur, les douleurs qui ont accompagné toute sa vie, tant sur le plan moral, particulièrement à la mort de sa fille et de son petit-fils, que physique. En effet, Freud, entre autres maux, souffrait terriblement d’un cancer de la mâchoire et eut à subir une vingtaine d’opérations durant les quinze dernières années de sa vie, tout en continuant son travail.

Tenir l’élégance de la mise et la droiture de la posture en toutes circonstances, tel était le dictat de la société viennoise à cette époque et c’est le visage sévère du père de la psychanalyse qui prit toute la place.

Les lignes et les dessins de ce livre nous invitent à en découvrir l’étonnante délicatesse, bien éloignée de l’image convenue.

 

 

 

 

 

Le plus beau tableau du monde

Lors d’une grande exposition hollandaise à Paris, Léo fait un malaise devant la Vue de Delft, de Vermeer, après avoir lu La mort de Bergotte, texte de Marcel Proust, présenté sur un pupitre à côté de la toile.

Quelle est l’origine de ce malaise ? le tableau de Vermeer ou le texte de Proust ? et quelle en est la nature ?

Pour élucider ce mystère, Stella, la mère de Léo, se fait engager comme gardienne du musée, le temps de l’exposition. 

Elle scrutera les réactions des visiteurs qu’elle verra défiler : enfants des quartiers difficiles ou pensionnaire d’EHPAD, psychanalyste ou peintre décorateur, célèbres ou inconnus, amateurs de Marcel Proust, proustolâtres ou proustophobes, érudits ou fantaisistes.

 

 

 

 

Le Vortex des vortex

Second ouvrage de Nicolas Pintea, "Le Vortex des vortex" est à la fois un long poème, un conte alchimique et un voyage psychédélique. Objet littéraire difficilement classable, ce texte est le fruit d’une expérimentation poétique se confondant avec la quête d’un personnage indéfini. Au gré d’un flux sonore, graphique et idéal dessinant peu à peu un tissu de visions, l’auteur nous entraîne à travers un tourbillon mystique jusqu’au cœur d’un abîme à la recherche du langage secret de toutes les transmutations.

 

 

 

Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg

Le plus proustien des jardins parisiens ne figure pas dans "À la recherche du temps perdu". On y voit les Champs-Élysées, les Buttes-Chaumont, Bagatelle et le Trocadéro, mais du Luxembourg il n’est pas directement question.

De tous les parcs de la capitale, le Luco est pourtant celui où souffle le plus l’esprit de la "Recherche". Pas une sculpture, ou presque, qui ne fasse écho à quelque passage du roman ! Dans les allées du Luxembourg, comme les parfums, les couleurs et les sons du poète, les statues et les rêveries du lecteur se répondent.

L’expérience vaut d’être tentée. Sur l’une de ces chaises fameuses, asseyez-vous un moment en face de George Sand : vous voilà emporté dans une petite chambre, un soir, du côté de Combray, avant d’être entraîné dans la bibliothèque du prince de Guermantes. Installez-vous devant le Marchand de masques, c’est le kaléidoscope de la littérature qui vous donne le vertige.

Quel plaisir d’apercevoir, comme dans la vraie vie, la dame de Nohant à deux pas de Flaubert et Stendhal !

Bernard Soupre peint le Luxembourg depuis trente ans. Ce sont d’abord les chaises, d’un genre longtemps unique, qui ont inspiré son pinceau. On les retrouve dans les "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg", son livre consacré aux grands auteurs qui ont évoqué le parc.

Ici, c’est le parc qui évoque les grands auteurs. Bernard Soupre, lecteur gourmand et parfois farceur d’"À la recherche du temps perdu", s’est livré à l’expérience du dialogue avec les statues, en artiste se jouant des anachronismes – tel le narrateur. De cette conversation intérieure est née l’idée des "Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg". Éclairage de la Recherche hors des sentiers battus pour le connaisseur. Entrée en matière pittoresque pour le promeneur qui la découvre.

Et comment leur diras-tu ?

La philosophie, la mythologie, les religions sont-elles les seuls langages dans lesquels on pose des questions existentielles, les seuls dans lesquels on peut interroger notre rapport au monde, aux êtres, aux objets, au temps ? Traits d’amour comme des fulgurances, paroles d’enfance, disparition et réapparition de la figure de la mère, conscience d’un temps qui nous emmène vers le même point, réminiscences d’une culture hébraïque et, toujours présente, l’incision du deuil, telle est la réponse, tels sont les thèmes qui traversent ce recueil. Il est des moments trop poignants pour être dits et d’autres si ténus qu’ils passent inaperçus. C’est ce « trop » et ce « pas assez » que cherche à retracer le Colloque intérieur. Sous la forme de microrécits, de fragments de vie où le cocasse côtoie parfois le tragique, sont captés les mouvements de la mémoire, fugitifs, inattendus. L’écriture retient l’éphémère, elle garde vivante la trace de ceux qui furent vivants, comme nous. En inscrivant dans les cœurs le détail des gestes passés, les paroles qui furent, la pulsation des minutes, elle transforme la disparition en réapparition.